Comme de nombreux autres pays d’Amérique latine, le Brésil a toujours considéré la formation des élites comme un élément clé dans le processus de construction d’un Etat-nation, puis dans les efforts de sortie du « sous-développement ». Au cours des dernières années, dans un contexte de désengagement général de l’Etat vis-à-vis de l’éducation, c’est encore l’enseignement supérieur, facteur supposé de compétitivité sur le marché mondial, qui s’en sort le mieux, au détriment des écoles primaires et de l’enseignement général. Les universités publiques brésiliennes, qu’elles soient gérées au niveau fédéral ou au niveau des Etats (ceux de Rio de Janeiro et de São Paulo notamment), sont donc caractérisées par une forte sélection, qui oblige de nombreux étudiants à se tourner vers les établissements privés. Comme n’importe qui ou presque peut créer une université au Brésil, ce secteur privé est lui-même d’une grande diversité, la principale ligne de partage passant entre les universités à but lucratif et celles à but non lucratif (dites « université communautaires »), en particulier les grandes universités catholiques, qui se retrouvent dans la plupart des Etats brésiliens. Lire le reste de cet article »