Comme il arrive pour chaque ouvrage ou article hostile aux PGM, mon dernier livre [1] a été cloué au pilori transgénique par des gens qui prétendent défendre la science en servant ses perversions technologiques [2]. Ainsi L.-M. Houdebine, président de l’AFIS (association française pour l’information scientifique) pense avoir accompli sa mission en contestant quelques uns de mes chiffres à l’aide d’autres chiffres tout aussi contestables. Je pourrais répondre point par point mais ce jeu est peu utile. Plutôt que ces rituels qui laissent démunis les lecteurs peu avertis, un éditeur bordelais, hélas vite éliminé par la compétition économique, avait proposé et mis en œuvre de 2006 à 2012 des ouvrages contenant de véritables débats contradictoires sur des thèmes controversés. La formule de Michael Laine (éditions Prométhée) consistait à faire rédiger par chacun des deux protagonistes (des opposants notoires dans la controverse) un texte de plusieurs dizaines de pages « pour ou contre », puis à échanger les copies pour des réponses plus courtes où chacun tentait de démonter les arguments de l’autre. L’échange de ces réfutations conduisait à une conclusion, en quelques pages, par chacun des auteurs , tous ces textes étant calibrés équitablement. Ainsi, sans jamais se rencontrer, les tenants des deux positions s’acculaient mutuellement (mais avec la sérénité que permet le temps et la distance) dans leurs retranchements respectifs d’où le lecteur pouvait retirer quelques vérités utiles à son jugement [3]. Cette formule avait aussi le mérite de rappeler que la science est une production sociale et que, mise au service d’un système économique, ses vérités sont aussi suspectes que celles qui soutiennent les grands projets inutiles ou la croissance infinie. Lire le reste de cet article »