Aucun bilan sérieux des expériences de démocratie participative n’est actuellement possible, les organisateurs de ces procédures n’en présentant, au mieux, que le texte final, sans informer sur les modalités du protocole utilisé. Or, la validité des avis dépend évidemment des moyens mis en place pour les obtenir. C’est pour introduire de la transparence dans une pratique en développement désordonné que nous avons, avec plusieurs universitaires spécialisés dans ces questions (1), créé un observatoire des pratiques participatives dans la recherche et l’innovation (OPPRI). Cet observatoire, qui repose essentiellement sur les réponses (ou non réponses) à un questionnaire adressé à chaque organisateur de conférence ou jury citoyen, devrait permettre de recenser les expériences, d’en connaître précisément les modalités et de les soumettre à évaluation. Il pourrait donc constituer un outil d’information aussi bien qu’un aiguillon pour améliorer les procédures.
(1) Le conseil scientifique de l’OPPRI est composé de sept universitaires : Michel Callon, Marie-Angèle Hermitte, Dominique Rousseau, Yves Sintomer, Julien Talpin, Cécile Blatrix et Jacques Testart.