Republication de l’étude du Pr. Séralini, le temps des responsabilités

Par et
mardi 24 juin 2014

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Deux ans après sa première publication, ensuite censurée, l’étude est republiée en accès libre avec ses données brutes par le groupe Springer. Restent désormais des questions embarrassantes pour les autorités.

Après deux années de controverses et de pression ayant conduit en novembre 2013 à une censure de l’étude de toxicité chronique du Roundup et d’un OGM tolérant le Roundup (maïs NK603) publiée en 2012 par Food and Chemical Toxicology (groupe Elsevier), l’équipe du Pr. Séralini annonce la republication de son étude dans la revue Environmental Sciences Europe du groupe Springer.

En republiant son étude, avec de nouvelles données mises en ligne, l’équipe du Pr. Séralini confirme que le pesticide le plus vendu au monde, le Roundup, provoque à des niveaux environnementaux faibles des déficiences hépato-rénales sévères et des perturbations hormonales, comme des tumeurs mammaires. Des effets comparables ont pu être observés lors de la consommation chronique d’un régime équilibré à base de maïs OGM rendu tolérant au Roundup. Ceci est dû aux résidus de Roundup et à la modification génétique spécifique de ce maïs. Les formulations de Roundup ainsi que les OGM rendus tolérants au Roundup devraient donc être considérés comme des perturbateurs endocriniens et leur évaluation revue par les autorités sanitaires.

Pour Winfried Schröder, éditeur pour la revue Environmental Sciences Europe du groupe Springer : « Nous souhaitons permettre une discussion rationnelle concernant l’article de Séralini et al. (Food Chem Toxicol 2012, 50:4221–4231) en le republiant. La compétition méthodologique est l’énergie nécessaire au progrès scientifique. Le seul objectif est de permettre la transparence scientifique et, sur cette base, une discussion qui ne cherche pas à cacher, mais bien à se concentrer sur ces controverses méthodologiques nécessaires . »

À ce titre, l’équipe du Pr Séralini a fait le choix d’une publication en accès libre avec comité de relecture, ce qui fait la troisième vérification par les pairs de l’étude. Les chercheurs mettent ainsi en ligne, en accès libre à l’ensemble de la communauté scientifique, les données brutes de l’étude, ce que l’industrie s’est toujours refusée de faire au nom du secret industriel ou de la propriété intellectuelle. Mais est-ce là le véritable secret à garder ? En quoi les résultats d’une étude sanitaire violeraient-ils le secret industriel ? Ne nous cache-t-on pas la toxicité réelle de produits qui s’accumulent dans notre organisme et notre environnement ?

Le Dr Joël Spiroux de Vendômois, Président du CRIIGEN déclare en tant que médecin « Les pesticides comme le Roundup et les OGM agricoles ne peuvent pas être étrangers à l’épidémie des pathologies environnementales ». De plus, il « souligne la déficience de l’évaluation réglementaire des pesticides et des OGM qui met en danger la santé publique ».

Le CRIIGEN réclame le libre accès aux études toxicologiques ayant permis la mise sur le marché des différentes formulations de Roundup, la mise en accès libre des données brutes (urinaires et sanguines) des analyses de toxicologie pour tous les produits, et la révision complète du projet Risk’OGM, dont l’objectif devrait être une analyse des OGM et de leur pesticide associé, le Roundup, sur deux ans.

Contact : presse@criigen.info Tel : 02 31 56 56 84

Communiqué : Republication de l’étude de Séralini & Al.