Le tiers-veilleur : un acteur de la recherche participative. Note sur l’accompagnement de la recherche participative.

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jeudi 11 juin 2020

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Grâce au soutien de la Fondation de France, Sciences Citoyennes expérimente depuis 2016 un dispositif appelé tiers-veilleur, initialement développé par le programme REPERE du ministère de l’Écologie, dont les expériences sont notamment relatées dans les synthèses des séminaires. L’objectif est d’accompagner la co-construction des savoirs dans les projets de recherche participative. L’association publie aujourd’hui une Note sur l’accompagnement de la recherche participative, visant à exposer la raison d’être du dispositif tiers-veilleur, relater quelques expériences d’accompagnement de la recherche participative et proposer des premières recommandations sur les missions et le cadre d’action du tiers-veilleur.

Si l’association Sciences Citoyennes promeut depuis 2002 la recherche participative, c’est qu’elle est convaincue du bien-fondé de ce mode de production des savoirs – remise en cause des dominations des savoirs, démocratisation des sciences, production de savoirs utiles à l’action qui n’auraient pu être obtenus autrement… Toutefois, la co-construction d’une recherche n’est pas sans défi, et l’association en est bien consciente. Qu’ils soient dus au manque de soutien institutionnel et financier, aux différences de langages et cultures entre le monde de la recherche et le monde associatif, le nécessaire temps long de construction des collectifs, de nombreux défis sont mentionnés. La recherche participative nécessite parfois un accompagnement.

« Le dispositif tiers-veilleur vise alors deux objectifs spécifiques à la recherche participative :

  • Sa raison d’être première est de favoriser une réelle co-construction des savoirs : le tiers-veilleur serait alors « l’huile dans les rouages » de la collaboration, un « expert » de la re­cherche participative et un regard tiers qui peut apporter de la réflexivité au collectif.
  • Le deuxième objectif est de participer à l’institutionnalisation de la recherche participa­tive. Pour cela, le tiers-veilleur permettrait de mieux capitaliser sur les expériences diverses de recherche participative en créant du lien entre les communautés de projets et de tiers-veilleurs. »

Sciences Citoyennes a ainsi pu expérimenter concrètement l’accompagnement de la recherche participative en apportant un appui au processus de co-construction de trois collectifs de recherche, inscrits dans le programme Écosystèmes, agricultures et alimentation de la Fondation de France. Un Comité Scientifique, réunissant des experts de la recherche participative, a permis de débattre, critiquer et améliorer ce travail d’accompagnement et de réfléchir sur un cadre plus général.

Cette expérimentation, ainsi que d’autres initiatives ont pu être partagées lors d’un Séminaire, fin 2018 rassemblant de nombreux acteurs de la recherche participative dans le but de co-construire le rôle du tiers-veilleur. Ce travail nous a permis de rédiger une note de synthèse : « Le tiers-veilleur: un acteur de la recherche participative. Note sur l’accompagnement de la recherche participative ». Celle-ci tente de proposer une analyse et des recommandations concernant l’accompagnement de la recherche participative par un tiers-veilleur : sa raison d’être, ses missions, ses outils, les points de vigilance.

Téléchargez la note :

    (obligatoire)

     

    Le dispositif tiers-veilleur, ainsi que des expérimentations similaires, continuent d’être développées :

    • Sciences Citoyennes anime une communauté de facilitateurs de la co-création dans le cadre du projet TeRRIFICA,
    • Et assure une mission de tiers-veilleur au sein de RESP’HAIES.
    • Le dispositif continue de faire l’objet de réflexions collectives au sein de communautés de pratiques de la recherche participative. Par exemple, un atelier a permis de développer l’idée d’une charte de la tiers-veillance lors de l’Ecole Thématique Recherche-Action-Participative organisée par le GDR PARCS en 2019.
    • Les appels à projet CO3 portés par un consortium multi-bailleur ont permis aux collectifs de recherche de se doter de tiers-veilleurs, qui ont investi leur fonction de multiple façons.

    La note n’est donc qu’une étape d’un processus de co-construction et d’évolution de ce nouvel acteur de la recherche participative.