Présents : Geneviève LeBihan (GL) – IRD, Christian Remesy (CR) – INRA (centre de nutrition humaine), Walter Lopez (WL) – Limagrain, Yveline Nicolas (YN) – Association Adéquations, Glen Millot (GM) – Fondation Sciences Citoyennes. Excusés : Chantal Jacovetti, Francis Delpeuch, Michel Ferry, Yves Le Pape
Présentation des autres groupes de travail et des forums publics de Sciences Citoyennes (GM)
7 groupes de travail constitués et dont l’activité à démarré ou dont l’organisation en cours.
http://www.sciencescitoyennes.org/rubrique.php3 ?id_rubrique=43
1 – Recherche agronomique, innovations paysannes et développement agricole durable (non compétitifs, au nord comme au sud)
2 – La recherche et le vivant comme bien commun et les formes de mutualisation/valorisation alternatives à la marchandisation (brevet)
3 – La recherche agronomique et le « monde réel » : quelles pratiques d’ouverture ?
4 – Quelles recherches en génétique végétale pour quelles semences ?
5 – Quelles recherches pour la sécurité et la qualité alimentaire ? (Sud, impacts environ., santé)
6 – Quelles recherches en sciences sociales pour contribuer à la construction et à l’application du droit à la souveraineté
7 – Agriculture et environnement
4 forums publics dont un déjà tenu à Rennes le 23 juin. Un compte-rendu sera envoyé courant juillet ou début août.
http://www.sciencescitoyennes.org/article.php3 ?id_article=130
Chacun d’eux comporte des ateliers sur des problématiques régionales et sur les thèmes débattus dans les groupes de travail. Celui de Rennes à abordé la qualité et la sécurité alimentaire.
Ces forums peuvent permettre de mobiliser les responsables recherche des Régions et par exemple d’obtenir des « bourses de thèses citoyennes » sur le modèle des ARUC canadiennes.
Etat des lieux du groupe 5
Texte disponible :
Présentation du groupe.
http://www.sciencescitoyennes.org/rubrique.php3 ?id_rubrique=54
CR résume les enjeux de la thématique du groupe :
Le schéma de production et d’offre alimentaires montre ses limites. Tous les indicateurs, sanitaires notamment, sont au rouge.
Il apparaît indispensable de redonner son rôle nourricier à l’agriculture. Ce n’est plus elle qui traite les aliments.
L’agriculture n’a jamais été organisée pour mieux nourrir les hommes.
Que confier à la recherche ? La recherche implique des logiques d’exploration. Elles ne sont pas nécessairement calquées sur la demande sociétale. CR a proposé dans son texte de présentation quelques propositions. Le rôle des aliments et des micronutriments encore mal connus. La notion de multifonctionnalité peu étudiée. Qu’est-ce qui limite les choix des consommateurs pour effectuer des meilleurs choix nutritionnels.
Débat sur ce vers quoi devrait se tourner le groupe
GL demande si le problème reste franco-français ou est plus large ?
GM précise que les propositions à apporter sont en direction de la recherche publique française
CR le fait d’étudier une nutrition préventive en accord avec une agriculture durable est assez universelle.
WL les problématiques sont opposées. Dans les pays industrialisés, il y a pléthore de nourriture.
CR : « oui, mais les défauts sont les mêmes »
GL parle de la montée du diabète, de cancer, etc., phénomènes croissants aussi dans les pays du sud en plus des problèmes de carence qui leur sont spécifiques
YN se demande s’il y aura des liaisons entre les groupes car certains thèmes se recoupent (par ex. souveraineté alimentaire). Est-ce que le groupe a vocation à étudier l’impact de notre industrie agro-alimentaire sur les pays du sud (exportation par exemple des plus » bas morceaux » de poulet en Afrique) ?
GL reproche le fait que le constat de la sous-nutrition, universellement accepté, occulte la question de la malnutrition. Il y a 800 millions de personnes souffrant de la faim, mais aussi 2 milliards présentant des carences en micronutriments et 300 millions d’obèses dans le monde.
WL aborde le problème du prix du vrai coût de production des produits alimentaires qui est bien au-dessus de celui qui est appliqué pour les productions des pays industrialisés les pays du sud ne pouvant lutter contre nos prix subventionnés.
CR parle d’un congrès d’agronomes. Le fait de jeter 75% de la masse d’une céréale avec ses composants nutritionnels ne fait pas l’objet de débat. Les agronomes peuvent-ils changer d’attitude sous l’impulsion des nutritionnistes.
YN propose qu’un des objectifs du groupe soit de favoriser le décloisonnement entre agronomes, nutritionnistes et consommateurs. Y-a-t-il aussi débats et divergences chez les nutritionnistes ?
CR dit qu’il y a des choses assez consensuelles chez les nutritionnistes et d’autres dans lesquels on sent bien l’influence des lobbies. L’exemple du pain blanc est un sujet extrêmement sensible. Les meuniers ont peur de quitter une voie qui a permis leur développement alors qu’au niveau santé, le pain blanc est à rejeter. Les responsabilités de l’industrie agroalimentaire sont bien cernées mais il semble très difficile d’intervenir à ce niveau. Il y a par contre un travail énorme à faire en direction des agriculteurs. Il ne faudrait soutenir que les agriculteurs qui s’engagent dans une production nourricière.
YN répond qu’il faudrait aussi poser la question aux agriculteurs sur la façon dont ils envisagent leur métier. Ont-ils vocation à être transformateurs de produits ? Est-ce qu’on ne leur demande pas trop ? Ils sont tiraillés entre différentes demandes (paysages, biodiversité, accueil touristique, etc.)
CR trouve qu’il serait intéressant d’organiser des circuits de proximité par le biais d' »agro-marchés » dans lesquels les agriculteurs viendraient vendre leur production.
YN dit que le système ne rend pas facile la mise en place de circuits de proximité.
CR une région a aussi le droit à sa souveraineté alimentaire. Le modèle des centrales d’achat n’est pas bon.
GL répond qu’on sera bien obligé de faire quelque chose avec l’agroalimentaire. Ils apparaissent, quoi qu’il en soit, comme des interlocuteurs difficiles à écarter.
CR pense que la difficulté est de traduire ça en propositions de recherche
GL travaillant à l’IRD avec Francis Delpeuch présente les voies de recherche qui les intéresseraient : « comment définir la qualité de l’alimentation, du régime alimentaire dans sa globalité ? Quels indices proposer ? »
YN demande s’il y a des recherches sur les qualités intrinsèques des aliments (ex les études au sujet de la valeur nutritive des produits bio) ?
WL mentionne le problème du pain pour lequel on dit que manger du pain blanc est parfois considéré comme meilleur par rapport au pain complet en raison des pesticides Pour lui c’est un argument utilisé abusivement
CR dit que les crises alimentaires ont focalisées sur des phénomènes spectaculaires pourtant nettement moins dévastateurs que des aliments comme le sucre.
YN pose le problème de l’indépendance de la recherche vis-à-vis de l’industrie agroalimentaire
CR rappelle qu’il existe un rapport INRA sur l’alimentation et un rapport Sénat (Saunier). Il n’est pas utile de refaire le même travail. Les diagnostics sont faits. Il y a déjà beaucoup de propositions.
GM dit que le groupe pourrait réfléchir sur la façon de les mettre en œuvre ou de les formuler en fonction de l’interlocuteur à cibler
YN dit qu’il faudrait également étudier l’impact des dispositifs juridiques sur la nutrition (ex interdictions ou non de la publicité pour les enfants etc). On pourrait aussi analyser la nutrition dans des lieux pilotes comme les écoles, les hôpitaux, les administrations publiques.
CR pose le problème de l’utilité de faire un rapport supplémentaire.
YN dit que nous pourrions nous intéresser à l’aspect mise en œuvre, applications concrètes des études ou des propositions.
CR pense que le rapport ne peut être original que s’il articule une réflexion pour impliquer des réformes dans l’agriculture, l’agroalimentaire et la santé.
GM trouve que s’il y a des thèmes de recherche utiles pour cette question, ils sont à conserver et à approfondir.
GL pense qu’en dehors des thématiques de recherche, on pourrait réfléchir sur les méthodes de recherche, proposer d’inclure des objectifs nutritionnels dans la recherche agronomique.
Choix des méthodes de travail
Yveline Nicolas est d’accord pour être animatrice non-chercheur du groupe de travail.
YN et CR sont d’accord pour articuler les travaux avec ceux des autres groupes.
GL pense que l’objectif du groupe pourrait être d’inclure des considérations nutritionnelles dans les autres groupes.
CR reproche le fait que l’agroalimentaire ne soit pas présent parmi les thématiques des groupes.
YN propose que ceux qui se sont réunis proposent une liste de questions avant de les soumettre à l’ensemble du groupe.
GM propose de découper les questions en fonction des différents acteurs (consommateurs, producteurs, distributeurs, chercheurs)
GL et CR trouvent qu’il manquera l’aspect transversal. La question serait trop compartimentée.
CR dit qu’il est aussi possible de répartir les questions suivant les familles nutritionnelles.
GL propose aussi de partir de l’aval (les problèmes de santé publique) pour remonter vers les causes.
Les questions seront proposées suivant ces 3 angles.
Les membres du groupe pourront auditionner ou solliciter des notes de positionnement de personnes compétentes sur les thèmes
Attention aussi à s’accorder sur la signification des termes employés notamment celui de sécurité qui ne se restreint pas à la sécurité sanitaire.
YN accepte de proposer un premier jet.
Mentionner les références des documents à lire par le groupe et les sites web
Calendrier
Premier jet de questions pour le début de semaine 31 (26 juillet ?).
Commentaires et corrections au plus tard vendredi 30/07.
Répartition début septembre des différentes questions.
Novembre : textes complémentaires
Décembre : synthèse et relecture