Associations citoyennes : il faut poursuivre la mobilisation contre la loi travail !

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vendredi 10 juin 2016

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Le succès de la manifestation du 14 juin a entrainé des réactions violentes du pouvoir en place : campagne de désinformation sur le déroulement de cet événement (nous y étions ! ), dénigrement des organisations syndicales et de l’acte de manifester, atteinte à cette liberté fondamentale. Sciences Citoyennes reste mobilisée et partage la position exprimée par le Collectif des Associations Citoyennes (CAC) dans sa lettre d’information diffusée le 22 juin.

Les associations citoyennes et la mobilisation sociale :
 Une bataille décisive est actuellement menée par un ensemble de forces syndicales, politiques et associatives et par de nombreux citoyens pour s’opposer à la loi travail et à la remise en cause des libertés publiques, mais plus encore pour s’opposer au nouveau « modèle social » qui banalise la corruption, financiarise la société, multiplie les inégalités, précarise les salariés et exclut les chômeurs. Les associations citoyennes en font l’expérience avec la réduction des financements publics et la mise en place des financements privés. C’est pourquoi le CAC a appelé à participer à la manifestation du 14 juin, à faire échec à la mise en place des « Social Impact Bonds » (SIB) et à demander le maintien des dotations d’État aux collectivités. Cette manifestation a réuni plus d’un million de personnes, et nous avons tous été témoins du caractère responsable et calme de l’immense majorité des manifestants. La négation de cette réalité constitue un mensonge d’État. Les actes de violence isolés et mineurs -que le CAC condamne- ne sauraient en aucun cas justifier l’interdiction de manifester qui constitue -une atteinte à*– une liberté fondamentale. Le CAC réaffirme sa participation à la mobilisation sociale en cours, et appelle à manifester à nouveau le 23 et le 28 juin, contre la loi travail et contre les SIB, aux côtés de la majorité des syndicats. Il est encore possible de signer l’appel sur CE LIEN.

Accéder à la lettre d’information du CAC dont est issu cet article.

*ajout de Sciences Citoyennes


La position de Sciences Citoyennes concernant la loi travail :

Dans le cadre de l’appel lancé par le Collectif des Associations Citoyennes dont elle est membre fondateur, Sciences Citoyennes invite ses adhérents à se mobiliser le 14 juin contre la loi « travail » imposée par le gouvernement. Le 30 janvier dernier, Sciences Citoyennes, signataire de l’appel du collectif « Nous ne cèderons pas », avait de la même façon sollicité ses membres pour faire échec à la constitutionnalisation de l’état d’urgence. Pourquoi ?

Si nous éprouvons, une fois encore en si peu de temps, le besoin de replacer l’objet de notre association dans un contexte plus général, c’est que nous constatons que l’environnement politique lui est de moins en moins favorable. En effet, comment démocratiser les choix scientifiques et techniques, mettre la recherche au service du bien commun alors que la démocratie et le dialogue social sont mis à mal par des décisions et méthodes politiques hautement contestables. Nul doute que l’ensemble des personnels de recherche, et certainement la recherche scientifique elle-même, pâtiront des orientations contenues dans cette loi « travail ». Alors même que la précarité des conditions de travail sont déjà à l’ordre du jour dans le secteur depuis un moment, la loi « travail » s’inscrit notamment dans le processus de destruction des statuts des enseignants-chercheurs, avec un individualisation des carrières et une suppression des cadres collectifs de référence. Il s’agit de réduire tous azimuts et dans tous les domaines, des droits des salariés à la représentation collective en s’appuyant notamment sur une modification des conditions de déroulement du dialogue social (à propos du projet de loi).

En outre, que dire des perspectives en France et dans l’Union Européenne ? Sans jouer les Cassandre, nous craignons en effet que les échéances à venir, des élections nationales aux négociations sur le traité transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP), soient plutôt de nature à ajouter à la dégradation de cet environnement, ce qui ne manquera pas de peser sur nos actions.

Depuis sa création, Sciences Citoyennes oeuvre pour une transition écologique et sociale. Nous sommes convaincus aujourd’hui que contribuer à sa réalisation, c’est aussi, quand cela est opportun, rejoindre des mouvements qui sortent de notre objet associatif stricto sensu comme la loi « travail », ou l’intègrent dans un projet politique comme notre engagement au sein d’Alternatiba.


Lire la réponse des associations citoyennes au communiqué de l’UDES (Union des Employeurs de l’Economie Sociale et Solidaire) qui condamne les mobilisations actuelles contre la loi « travail ».