Chercheurs eux-mêmes, collectivités territoriales, écoles et entreprises s’y mettent de plus en plus, ouvrant les portes de leurs labos, amenant élèves et quidams où se fait la recherche. Avec, cette année, une invitée spéciale et son icône la plus populaire : la physique et Albert Einstein. Le hasard n’y est pour rien : 2005 a été décrétée année mondiale de la physique par l’ONU, ce qui devrait donner à l’évènement un coup de fouet supplémentaire. La fête, d’ailleurs, s’exporte hors de l’Hexagone, sous des formes et à des dates diverses : en Europe, de la Pologne au Portugal, de la Suède à l’Italie, chacun y va de sa célébration de la science.
Mais fêter n’est pas aduler. Fini le temps de l’adoration béate du chercheur, blouse blanche sur le dos, éprouvette à la main (lire ci-dessous). Désormais, on questionne et on bouscule. À l’image des cafés des sciences et de nombreux festivals dédiés à une approche critique de la recherche, comme la seconde édition du festival Sciences en bobine, à Paris, organisé par l’association Sciences citoyennes, ou du nouveau-né Pariscience, qui propose de rencontrer les
auteurs de documentaires, flanqués de scientifiques.
De même, le forum « La science et nous », à Ivry, sous la houlette de l’association Sciences, technologie, société, entend armer le citoyen pour le débat public.
Le public, d’ailleurs, sera certainement mis à contribution par les chercheurs, pour le moins mécontents du projet de loi sur la recherche présenté la semaine dernière par le gouvernement. Les syndicats et le collectif Sauvons la recherche organisent, à l’attention de leurs troupes, une journée d’information sur la loi, le jeudi 13 octobre. La colère au coeur de la fête.
Vincent Defait