La protection des enfants, au coeur des engagements de la Conférence de Budapest

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lundi 19 juillet 2004

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La quatrième Conférence ministérielle de la Région européenne sur l’environnement et la santé, patronnée par l’OMS, s’est conclue le 25 juin dernier par l’adoption de divers engagements. Elle a notamment abouti à l’adoption d’un Plan d’action pour l’environnement et la santé des enfants du continent européen.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « un environnement de mauvaise qualité concourt à 25-33 % de la morbidité mondiale ». Pour lutter contre ce fléau au niveau du continent européen, l’OMS organise des conférences réunissant les ministères de la santé et de l’environnement des différents Etats concernés. La précédente Conférence en 1999 avait aboutit à l’adoption du Protocole de Londres sur l’eau et la santé, apporté à la Convention de 1992 sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux. La quatrième Conférence, qui s’est tenue à Budapest du 23 au 25 juin 2004, s’est préoccupée des enfants dont la santé de grand nombre d’entre eux se trouve menacée par les conditions environnementales. Pour contribuer à y rémédier, les 52 représentants ministériels de la Santé et de l’Environnement ont adopté le Plan d’action pour l’environnement et la santé des enfants en Europe (Cehape, Children’environment and health action plan for Europe).
Le Cehape s’appuye sur les principes de prévention primaire (considérant les besoins des enfants dans le logement, les transports et l’aménagement citadin), d’équité (donnant la priorité aux enfants les plus exposés), de réduction de la pauvreté et de promotion de la santé (par l’adoption de mesures préventives et réductrices des dangers sanitaires d’origine environmentale).
Il fixe quatre buts prioritaires pour protéger les enfants :

- prévenir et réduire la morbidité et la mortalité en améliorant l’accès à l’eau potable et à un assainissement adéquat ;

- prévenir et réduire les conséquences sanitaires d’accidents et de traumatismes et diminuer la morbitié consécutive à un manque d’activité physisque en développant des établissements sûrs et adaptés ;

- prévenir et réduire l’incidence des maladies respiratoires dues à la pollution de l’air extérieur et intérieur ;

- réduire le risque de maladies et d’incapacités résultant de l’exposition à des substances chimiques dangereuses, à des agents physiques et à des agents biologiques, et diminuer le nombre d’enfants atteints d’anomalies congénitales, de retard mental, de troubles du développement et d’autres cancers de l’enfance.

Les 52 représentations ministérielles de la santé et de l’environnement présents lors de cette Conférence se sont engagés à mettre ce plan en application à l’échelle nationale d’ici 2007. Cette mise en oeuvre devrait s’accompagner d’une évaluation des effets de l’environnement sur la santé des enfants, d’une estimation de l’impact économique et de la définition d’objectifs quantitatifs et de la mise en oeuvre des actions nécessaires.

La Conférence de Budapest fut l’occasion de rappeler les engagements pris ultérieurement, comme celui d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement tels que la réduction de moitié, d’ici 2015, de la population ne disposant pas d’un accès coorect à l’eau potable et à l’assainissement. Les Etats participants ont annoncé leur engagement à ce que les dimensions sanitaires et environnementales soient prises en compte dans les politiques nationales de logement.

Le Protocole sur l’évaluation environnementale stratégique de la CEE-ONU, adjoint à la Convention sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière, ne comporte pas de volant sanitaire. Les Etats de la Conférence de Budapest se sont engagés à ce que les effets sanitaires soient pris en compte dans l’évaluation des propositions stratégiques formulées dans ce cadre. Enfin, pour lutter contre les disparités géographiques, les Etats se sont engagés vers plus de collaboration afin d’améliorer la situation en matière d’environnement et de santé dans la Communauté des Etats d’Europe indépendants et dans les pays d’Europe du Sud-Est. En attendant la prochaine Conférence, une réunion intergouvernementale fin 2007 permettra l’examen à mi-parcours des engagements pris.

Camille Saïsset

Pour en savoir plus : http://www.euro.who.int/budapest2004