Bien qu’elle ait frappé le monde de manière imprévue en 2020 et continue de nous imposer un rythme de vie particulier, la pandémie du Covid-19 n’est pas aussi inattendue qu’elle ne le semble.
Cet événement qui bouleverse la vie professionnelle, sociale, économique, politique et qui aura des répercussions pendant des années révèle les failles du système actuel. Sciences Citoyennes a ainsi produit des articles mais aussi un nouveau dispositif pour exprimer ses positions, notamment face au manque d’implication des citoyennes et des citoyens.
Cette page a pour but de réunir ces contenus.
Le groupe Syndémie de Sciences Citoyennes s’est attaché à poser les bases d’un dispositif à même d’être utilisé en période de pandémie pour pallier des manques révélés par la pandémie de Covid-19. Nous avons donné à ce processus le nom de Conseil citoyen en pandémie.
Constitué par tirage au sort, il sera informé par des expertises variées, contradictoires et multidisciplinaires. Il débattra pour proposer des dispositions afin d’aller vers une autonomie des populations pour des solutions qu’elles acceptent en étant éclairées.
Le dispositif détaillé est présenté en suivant le lien : https://sciencescitoyennes.org/wp-content/uploads/2022/10/SC_ConseilCitoyenEnPandemie_Pilote_202209.pdf
Nous avons entrepris des démarches pour qu’un pilote soit mis en œuvre en région.
Vous pouvez rejoindre la dynamique en écrivant à l’adresse suivante : syndemie[@]sciencescitoyennes.
Extrait : Pour guérir les maux des sociétés urbaines, pour restaurer des écologies perturbées, les microbes sont redécouverts comme de potentiels alliés, dans un véritable renversement résultant en un appel aux « réensauvagements » de nos corps et de nos vies en tant que stratégie écologique de santé à plusieurs échelles : depuis l’intimité du corps humain jusqu’à la globalité de la planète. L’enjeu est d’envisager simultanément ces situations parallèles et réciproques : notre époque étant caractérisée à la fois par le déséquilibre de la macrobiodiversité extérieure (sixième extinction des espèces) et le déséquilibre de la microbiodiversité intérieure (dysbioses) issus des mêmes homogénéisations, et symbolisés par la double perte simultanée des prédateurs et de nos « vieux compagnons » microbiens.
Testart, Jacques. Covid-19 : place aux citoyens éclairés (22 mai 2021), Sciences Critiques.
Extrait : C’est désormais prouvé, les scientifiques détenteurs d’un savoir ne sont pas compétents pour décider des politiques publiques en situation de crise. Mais les politiques détenteurs du pouvoir ne le sont pas davantage. Seuls les citoyens peuvent devenir compétents et légitimes puisqu’il s’agit de leur vie, mais à condition qu’ils s’arment de tous les acquis des premiers. L’objectif des mesures que nous proposons est de restaurer la confiance indispensable entre la population, les sachants et les gouvernants en instaurant une véritable démocratie sanitaire.
Extrait : Il y a un an, le 16 mars 2020, E. Macron sonnait la mobilisation générale : « Nous sommes en guerre, en guerre sanitaire certes. Nous ne luttons ni contre une armée ni contre une autre nation, mais l’ennemi est là, invisible, insaisissable, et qui progresse. Et cela requiert notre mobilisation générale. Nous sommes en guerre. Toute l’action du gouvernement et du Parlement doit être désormais tournée vers le combat contre l’épidémie, de jour comme de nuit. ». Depuis, ce vocabulaire guerrier militaire est repris par les politiques et les média […]. Mais cela va bien au-delà d’un effet de langage et de la seule protection des personnes : il porte avec lui une suspension des règles communes, la construction d’un ennemi à abattre, l’idée que la violence – qu’elle qu’en soit la forme précise – constitue la norme de la vie collective.
Extrait : La crise sanitaire liée au Covid-19 a creusé la méfiance envers des savoirs scientifiques conçus par le pouvoir politique comme des instruments autoritaires de décision et de domination déconnectés de la société. Comment passer d’un savoir-privilège excluant à un savoir émancipateur, citoyen, au service de l’intérêt général, c’est la question que pose Jérôme Santolini, de Sciences Citoyennes.
Testart, Jacques. La covid, la science et le citoyen (30 septembre 2020), Sciences Citoyennes.
Extrait : Les responsables politiques, et les médias unanimes, ont propulsé la science et les « savants » comme unique source de savoir et de proposition. Outre la création de deux conseils scientifiques pour éclairer le gouvernement, la plupart des controverses publiques ont évalué le degré de scientificité de telle ou telle mesure (voir la comédie médiatique avec Didier Raoult en vedette non conformiste), comme la controverse de Valladolid évaluait le degré d’humanité des « sauvages ». Ce fut alors un spectacle de science réelle avec son cortège de fake news, de preuves expéditives ou de remèdes miracles, pour cause de compétition et d’articles falsifiés jusque dans The Lancet.
Extrait : La recherche publique, organisée au sein d’institutions spécifiques depuis la Seconde Guerre mondiale (CNRS, Inserm, Inrae…), a été fortement réorientée en France et au sein de l’Union européenne depuis une vingtaine ou une trentaine d’années. Alors que les établissements de recherche, les universités, les unités de recherche, les laboratoires et surtout les équipes de recherche (chercheurs, ingénieurs, techniciens) avaient une grande autonomie pour définir leurs thèmes de recherche, cette autonomie a été presque réduite à zéro.
Face à la Covid 19, l’urgence immédiate est à la prévention, construite avec la population, au renforcement du système de santé (lits, personnels…), et pas à la peur du gendarme, inefficace. La vaccination est un moyen central pour enrayer la pandémie. Pourtant cette campagne piétine, le gouvernement et les pouvoirs publics ne sont pas en capacité de faire face aux besoins, par manque d’anticipation, mais surtout parce que les laboratoires pharmaceutiques se réservent la possibilité de faire de gigantesques profits grâce aux brevets sur les vaccins autorisés. Cette logique prive les plus démunis et les pays les plus pauvres de vaccins, au risque de l’émergence de variants encore plus agressifs.
Agissons ensemble pour imposer :
▪ La suspension de l’application des brevets sur les vaccins et les traitements médicaux anti-covid, au profit d’une mutualisation des connaissances, des technologies et la multiplication de leurs transferts, des savoir-faire, de l’augmentation du nombre des producteurs, à l’échelle européenne, et mondiale, sous l’égide de l’OMS.
▪ Que tous les vaccins autorisés deviennent des biens communs de l’humanité et soient accessibles à l’ensemble des populations mondiales.
▪ La réquisition des entreprises pharmaceutiques pour la production de ces vaccins et traitements médicaux selon les normes de sécurité et de qualité requises, pour fournir en quantité suffisante et gratuitement les peuples du monde entier et éviter les pénuries.
▪ Un contrôle citoyen et une transparence totale sur les accords, les essais cliniques, la pharmacovigilance, pour des vaccins sûrs et bien testés, ainsi que la protection des données de santé. L’argent public des citoyens ne peut servir à payer deux fois, lors du développement puis lors de la production et commercialisation, les entreprises pharmaceutiques et ainsi alimenter leurs profits.
▪ Un Plan d’urgence de vaccination mondiale coopératif, dans le cadre de la politique mondiale commune publique de la santé sous l’égide de l’OMS.
Sciences Citoyennes a décidé d’aborder le sujet de la pandémie lors de l’Université d’Été 2021. Nous y tiendrons un atelier et avons contribué à la préparation d’un forum :
- Atelier « crises sanitaires, pandémies, crise du capitalisme, dette, sciences et citoyenneté » le 25 août, de 14h15 à 16h30, Université permanente – salle B (40)
- Forum « la pandémie du Covid-19, une crise systémique globale » le 25 août, de 17h à 19h, aux Forums
Plus d’information sur ces ateliers sur le programme de Sciences Citoyennes à l’Université d’Été.