Conférence de Jacques Testart : « Comment les citoyens peuvent décider du bien commun »

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vendredi 21 août 2015

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Jacques TestartConférence donnée à Pont Lagrand (05) le 21 août 2015 à l’occasion de l’Université Buissonnière des Sciences Citoyennes.

Jacques TESTART est Président d’honneur de Sciences Citoyennes.

En réponse à la question «Comment les citoyens peuvent décider du bien commun ?», Jacques Testart a présenté le projet des Conventions de Citoyens (CdC) dont il est l’initiateur à la FSC et plus largement il a abordé le concept d’humanitude développé ces dernières années. Le président d’honneur de la FSC a rappelé que décider du bien commun au sens politique du terme nécessite une définition claire et n’est pas sans exigences en matière d’indépendance vis-à-vis des influences extérieures (lobbies, etc.), d’acquisition de connaissances, d’altruisme et de capacité à formuler un positionnement clair.

À l’heure actuelle, les élus décident du bien commun mais, sur les questions de technosciences – comme sur beaucoup d’autres -, cela suscite de la défiance chez les citoyens conscients de l’influence que peuvent avoir les groupes de pression sur lesdits élus et conscients également que les choix scientifiques et techniques relèvent d’expertises parfois douteuses. Pour pallier cette défiance, les CdC fournissent un cadre méthodologique et législatif à même de permettre à une quinzaine de citoyens tirés au sort sur les listes électorales et formés sur des bases de connaissances contradictoires d’émettre un avis éclairé sur un sujet technoscientifique avant sa mise en débat parlementaire (voir également sur le site https://sciencescitoyennes.org/conventions-de-citoyens-cdc/).

Pour Jacques Testart, les CdC initialement développées au sein de la FSC pour répondre à des questions sanitaires et environnementales pourraient être élargies aux questions politiques et sociales. Les CdC seraient un des éléments à faire valoir pour que les citoyens fassent oeuvre de ce que Jacques Testart appelle l’humanitude, une forme augmentée de la responsabilité individuelle placée sous le signe d’une «convivialité laborieuse», de la volonté d’agir prioritairement pour le bien commun de tous. Il va même plus loin en reprenant l’idée d’un sénat tiré au sort (voir L’humanitude au pouvoir, Éd. Seuil, 2015).



Enregistrement et montage réalisés par l’association Kheper.