Conférence de Dominique Cellier : « La géo ingénierie : du principe de précaution à l’impératif d’urgence »

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samedi 22 août 2015

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Conférence donnée à Pont Lagrand (05) le 22 août 2015 à l’occasion de l’Université Buissonnière des Sciences Citoyennes.
Dominique Cellier (2)
Dominique CELLIER est administrateur de Sciences Citoyennes.

Dominique Cellier a présenté la manipulation du climat à grande échelle aussi appelée géo-ingénierie. Les techniques de géo-ingénierie sont gé­néralement divisées en deux grandes catégories : celles visant à capturer l’excès de dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère pour le transférer dans d’autres compartiments (couches géologiques, biomasse) et celles ayant pour but de réduire le rayonnement solaire capté par la Terre et la «serre» atmosphérique.

Si certaines de ces techniques tiennent plutôt du domaine de la science-fiction, comme le déploiement de milliards de miroirs dans l’espace pour créer un « parasol spatial », d’autres pa­raissent plus réalisables avec les moyens actuels et certaines ont même déjà été expérimentées hors laboratoire. La présentation et l’analyse des ces différentes techniques a fait l’objet de la rédaction de fiches didac­tiques (voir ici : https://sciencescitoyennes.org/geo-ingenierie/).

Au-delà des aspects «technoscientifiques» de la géo-ingénierie, le déploiement de cette dernière pose de nombreuses questions qui relèvent à la fois du rapport au progrès (La technoscience peut-elle répondre aux maux causés par la technoscience ?), de la géopolitique et de la diplomatie internationale (Qui aura la main sur le thermostat ? Quid de l’influence des lobbies ?) et du principe de précaution (Quelles conséquences au­raient des expérimentations ?). La géo-ingénierie, aujourd’hui consi­dérée comme un plan B, pourrait s’avérer être la seule approche possible en situation d’état d’urgence climatique (réchauffement global de plus de 2°C) avec des répercus­sions sur l’humanité et la biosphère abso­lument non maîtrisées. Comme l’a rappelé Dominique Cellier en conclusion de son in­tervention : «ce n’est pas le climat qu’il faut changer, c’est le système».



Enregistrement et montage réalisés par l’association Kheper.