Conférence donnée à Pont Lagrand (05) le 21 août 2015 à l’occasion de l’Université Buissonnière des Sciences Citoyennes.
Dominique CELLIER est administrateur de Sciences Citoyennes.
Dominique Cellier, administrateur de la FSC, a commencé sa carrière d’enseignant-chercheur en mathématiques en 1970, au sortir de 1968 en souhaitant faire des mathématiques qui servent à quelque chose. Le boum de génomique, et la fascination qui en a résulté, l’a conduit à une reconversion vers la bio-informatique, une discipline naissante. Mais c’est aussi l’occasion de sa première objection vis-à-vis de ce réductionnisme qui consistait à considérer qu’il suffisait de décoder l’ADN pour tout comprendre.
La bio-informatique a servi à créer les outils permettant de stocker, d’analyser, de prédire de grandes quantités d’informations et d’améliorer les connaissances sur histoire de l’évolution. Une des conséquences de cette accumulation d’informations est que des acteurs ont imaginé s’en servir pour du diagnostic médical. Les perspectives de profits gigantesques ont suscité l’intérêt d’acteurs privés se livrant une course effrénée aux brevets. Tout est devenu guidé par cette recherche de profits, ce qui a eu un impact considérable sur le fonctionnement des laboratoires : projets à court-terme, en partenariat avec des entreprises, avec des chercheurs recrutés en CDD sur un projet. Les chercheurs sont en compétition. Il n’y a plus de partage. Alors que c’est la seule garantie de l’évolution des choses. Les premières questions qu’on doit se poser, c’est : la recherche qu’on fait, qui la décide ? Comment la fait-on ? Quelles vont être ses conséquences ? Quel est l’impact sur humanité, sur l’avenir des gens ? La responsabilité du chercheur se limite à la responsabilité légale.
Enregistrement et montage réalisés par l’association Kheper.