Communiqué – Sciences Citoyennes soutient la mobilisation contre le projet de LPPR

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vendredi 12 juin 2020

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La mise à l’ordre du jour de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR), d’abord au CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche) le 12 juin prochain, puis au conseil des ministres du 8 juillet prochain, sonne comme un terrible déni de démocratie. Ce projet de loi avait depuis fin 2018 fédéré contre lui une vaste majorité des actrices et acteurs de l’enseignement scientifique et de la recherche, dont la mobilisation avait culminé le 5 mars dernier, quelques jours avant le confinement.

En carburant à l’économie de la promesse, le système de recherche actuel met négligemment l’accent sur le court terme au détriment d’une recherche au long cours. Il repose sur des personnels toujours plus précarisés et contraints dans le choix de leurs sujets de recherche, alors même que des recherches qu’ils souhaiteraient développer et qui sont susceptibles d’apporter des réponses importantes pour les citoyen·ne·s ne trouvent pas de financements. La crise sanitaire due à la COVID-19 l’a douloureusement rappelé : un tel système est incapable de produire les connaissances nécessaires pour lutter contre les menaces qui pèsent sur nos sociétés et notre planète. Or, ce sont justement toutes ces logiques néfastes que le projet actuel de LPPR tend à renforcer.

Remettre à l’ordre du jour un projet de loi qui fait l’unanimité contre lui parmi les organisations syndicales et qui concentre et amplifie les travers du monde d’avant relève au mieux d’une incapacité totale du gouvernement à se remettre en question, au pire d’un cynisme qui ne prend même plus la peine de se voiler.

Tout au long de ces derniers mois, l’association Sciences Citoyennes a œuvré à élaborer un contre-projet de LPPR sur la base de son engagement historique, à savoir qu’une recherche pour tous·tes doit se faire avec tous·tes. Tout développement scientifique a nécessairement des conséquences à la fois positives et négatives, sources de progrès pour l’humanité mais aussi de nouvelles crises et défis à surmonter. C’est pourquoi il est essentiel de mettre les citoyen·nes au cœur du processus de programmation de la recherche, aux côté des chercheur·euses académiques et de leurs représentant·es politiques. C’est sur ce constat que nous estimons que la LPPR mérite un débat ouvert et démocratique, et non le passage en force que prévoit le gouvernement.

Sciences Citoyennes exprime donc tout son soutien à la mobilisation intersyndicale et au mouvement des Facs et Labos en lutte contre le projet gouvernemental de LPRR et son calendrier.