Sciences Citoyennes, pour une convergence de nos forces dans l’action

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vendredi 15 mai 2020

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COVID-19. Le coronavirus – ses effets, les remèdes, le confinement – occupent tout l’espace public. Pourtant, nous savons que les autres problèmes – changement climatique, inégalités économiques, pollutions, retraites… – n’ont pas disparu. Au contraire, certains – la montée de l’autoritarisme couplée avec des violences policières, les discriminations contre des femmes et des minorités, les déchirures dans le filet de sécurité sanitaire et économique… – ont été empirés par la crise COVID.

Nous voyons un foisonnement de tribunes, d’analyses, de déclarations, de revendications et de plans pour « l’après »-COVID. Ce flot incarne la grande vivacité et créativité de nos concitoyens qui recherchent, qui souhaitent ardemment un avenir meilleur. Mais cette multiplication d’opinions manifeste aussi la contrepartie de notre diversité : la difficulté pour les organisations autour de nous à s’unir dans l’action.

Le COVID est une crise qui isole, qui atomise. Or, l’essentiel pour nous réside dans l’action collective pour le bien commun. Du fait du confinement, nous sommes privés de nos outils principaux : manifestations, grèves, réunions publiques, désobéissance collective. Ainsi, les sentiments de désemparement, de vulnérabilité ou de frustration naissent et envahissent nos espaces de discussion virtuels. Nous voyons, chez nous aussi bien que chez nos partenaires, des expressions de colère mal dirigées.

Comment sortir de cette frustration ? Comment organiser nos actions ?

Malgré des mobilisations importantes – Occupy, Indignados, « Printemps Arabe » – la crise de 2008 n’a pas donné lieu à des progrès : au contraire, elle a permis un approfondissement du contrôle par les banquiers et un accroissement vertigineux des inégalités. Les mobilisations de 2018 et 2019 n’ont pas permis d’influer sur le projet néolibéral du gouvernement Macron. Nous voyons déjà les prémices de ce que pourrait être sa sortie de crise, qui risque d’ouvrir une période très difficile pour nos luttes.

Nous n’abandonnerons jamais notre droit et devoir de nous exprimer, de nous enrichir par la critique constructive. Mais le pendant essentiel de cette liberté d’expression, c’est  l’unité dans l’action. Ainsi, Sciences Citoyennes (une organisation qui travaille sur les rapports entre sciences et sociétés pour mettre la science au service du bien commun) exprime son soutien à deux démarches qui, à notre avis, peuvent être des points de cristallisation de nos efforts collectifs.

L’appel « Plus jamais ça ! Préparons le jour d’après » a réuni des organisations de solidarité internationale, des syndicats, des écologistes, des organisations critiques du capitalisme. L’appel pourrait devenir catalyseur d’unité.

L’Université d’été des Mouvements sociaux et des solidarités (qui devait avoir lieu à Nantes cet été mais a dû être reporté) est un lieu de rassemblement large, où les opinions diverses sont exprimées et écoutées avec bienveillance. Malgré le report de l’Université, le groupe de travail inter-associatif déjà constitué pourrait continuer à faciliter les échanges entre nous.

Il nous semble décisif de pouvoir regrouper nos initiatives pour peser contre l’hydre libérale.