L’usine Métal Blanc, à Bourg Fidèle, Ardennes, traite – en deuxième fusion- des déchets industriels non ferreux depuis trente ans, « aux fins de valorisation ». Mais la technologie du « recyclage » de batteries -importées- et autres déchets « non spécifiés » est un simulacre mortifère, par exemple sur plusieurs sites français similaires. Nous sommes à présent 23 parties civiles, dont d’anciens salariés , atteints de saturnisme, des parents d’enfants et des victimes, atteints par divers métaux lourds, des fermiers, des associations … – qui attendons depuis 6 ans le procès au TGI, reporté, et réparti sur deux jours, les 11 et 12 octobre,à Charleville Mézières, au Tribunal de Grande Instance, à coté de la Préfecture.
L’usine Métal Blanc est prévenue de : » pollution de cours d’eau, poursuite de l’exploitation d’une installation classée non conforme à la mise en demeure, mise en danger d’autrui, par violation manifestement délibérée d’une obligation règlementaire de sécurité ou de prudence, blessures involontaires par personne morale, suivies d’une incapacité de plus de trois mois. » Huit avocats, locaux, et parisiens, dont Maître TESSONNIERE, viendront plaider, pour dénoncer un scandaleux fléau, ayant atteint tout un environnement, et toute une population.
Les eaux souterraines , mortes, et stagnantes ?
Les eaux souterraines, sous Métal Blanc, sont contaminées par de nombreux toxiques, dont le cadmium, le plomb, le zinc, le fer, ce dernier arrive à 31000 µg/l (norme 200) ! Le manganèse atteint 3980000 µg/l.( norme 200) !Ces deux derniers toxiques se retrouvent déjà en excès dans les eaux du bassin de Whitaker, à Revin, à quelques km à l’aval de Métal Blanc.Ce bassin – réserve potentielle d’eau potable- a des sédiments touchés par de hautes doses d’arsenic, et bien d’autres métaux lourds. Et ledit bassin se déverse dans la Meuse !
Une source, – parmi une myriade d’entre elles- à deux km à l’aval, contient déjà 70 µg/l de plomb : les eaux souterraines ne sont donc pas stagnantes, comme l’écrit la préfecture !
Les « rejets pirates » et illicites d’eaux superficielles.
Durant l’enquête judiciaire, menée depuis 1999,un expert évoque des « rejets pirates », et la gendarmerie nationale a relevé « un rejet illicite, dans la lande tourbeuse ». Il s’agit « d’acide sulfurique dilué », avec « des concentrations élevées de sulfates, plomb, cadmium, nickel,zinc, arsenic. » « Un liquide dans un bassin au nord de l’usine s’écoule de facon permanente dans la nature », et « contient des concentrations de plomb , de cadmium…. supérieures aux limites…Le nickel, le cuivre, le zinc,et l’arsenic y sont aussi largement présents ».
Les rejets pirates s’acheminent vers la Murée,interdite à la pêche, depuis mars 1999, et interdite d’accès, au bétail, et aux humains -suite à nos alertes- ! La Murée, affluent de la Meuse, est elle même contaminée depuis des années par les rejets de Métal Blanc, contenant notamment du plomb, du cadmium, et de l’arsenic ». (DDASS, 1999).