Les 20 et 21 septembre 2005, à l’Ecole Normale supérieure, 45, rue d’Ulm – Paris 5ème, Salle Dussane. Avec le parrainage et avec les soutiens de : L’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture), Euroscience, Pugwash-France (section française des Pugwash Conferences on Science and World Affairs), ADIF, Association pour la promotion et le respect du droit international humanitaire, Fondations Daniel Iagolnitzer et La Ferthé (sous égide de la Fondation de France)
Comité d’organisation :
Daniel Iagolnitzer, physicien, président de l’ADIF, France
Lydie Koch-Miramond, physicienne, présidente de la Commission des droits de l’homme de la Société française de physique et du groupe de travail Ethics in Science d’Euroscience, France
Vincent Rivasseau, physicien, professeur à l’Université Paris 11, France
Conseil international :
Sir Michael Atiyah, lauréat de la médaille Fields et du prix Abel en mathématiques, ancien président de la Royal Society et des Pugwash Conferences on Science and World Affairs, UK
Ayze Erzan, physicienne, membre de l’Académie turque des sciences, Turquie
Jean-Claude Pecker, astrophysicien, membre de l’Académie française des sciences, France
Yves Quéré, physicien, membre de l’Académie française des sciences, France
La majorité des scientifiques souhaite que la science serve à la connaissance et au progrès. On ne saurait cependant oublier qu’elle a été, et est encore aujourd’hui, trop souvent utilisée au service de la guerre et par suite complice de crimes de guerre (graves violations du droit international humanitaire : conventions de Genève et traités additionnels). Les scientifiques, qui ne sont pas directement responsables de cette « malutilisation » de la science, peuvent-ils cependant s’en désintéresser ? L’année 2005, Année Internationale de la Physique en célébration des travaux fondamentaux d’Einstein en 1905, est aussi le 60ème anniversaire de l’emploi des deux bombes atomiques, condamné par Einstein et d’autres scientifiques, contre les populations civiles à Hiroshima et Nagasaki, et le 50ème anniversaire du manifeste Russell-Einstein pour le désarmement. Le but de cette journée n’est pas de s’opposer aux travaux légitimes destinés à assurer l’indépendance d’un pays et sa défense contre des attaques extérieures, mais de contribuer à l’information et la réflexion sur ces problèmes.
Le symposium rappellera des « hauts faits » de l’utilisation de la science au service de la guerre dans l’histoire récente et des questions d’actualité reliées, tels que Hiroshima-Nagasaki avec, en 2005, d’un côté des projets de nouvelles armes nucléaires, et de l’autre les nouvelles demandes, sous l’impulsion du maire d’Hiroshima, d’abolition totale des armes nucléaires, ou l’utilisation massive pendant dix ans de l’arme chimique (agent orange, contenant de la dioxine) en Indochine avec ses graves conséquences, encore présentes aujourd’hui, sur l’environnement et la population et les demandes, en 2005, de nouvelles études scientifiques et d’indemnisation des victimes civiles. Elle présentera par ailleurs les développements récents des armes « classiques » (avions, missiles, bombes,…), leur emploi dans les guerres récentes avec par exemple plus de cent mille morts civils en Irak, principalement sous les bombardements, selon le rapport publié fin 2004 dans la revue « The Lancet », et différents projets actuels (systèmes d’armes dans l’espace,…). La torture « scientifique » ou « médicalisée » sera aussi évoquée.
Plus précisément, la journée sera organisée de la manière suivante : des exposés pléniers présenteront de manière précise et synthétique les aspects historiques et techniques concernant les différentes armes, leur utilisation, les projets actuels, les aspects pertinents et les violations du droit international humanitaire, la manière dont la science peut contribuer à l’application de traités internationaux de désarmement et au contrôle des transferts internationaux d’armes. Ces exposés seront suivis d’une table ronde où seront présentées les activités de différents groupes de scientifiques concernés et où pourront s’exprimer différents points de vue sur la situation actuelle et les perspectives, ainsi que sur l’attitude et la responsabilité des scientifiques et de leurs institutions.