Développement durable, atténuation, adaptation, croissance verte, décroissance : le vocabulaire s’enrichit, qui traduit les interrogations sur l’avenir de nos sociétés contemporaines. Les pouvoirs publics s’en emparent. Mais l’expérience montre que leur action a besoin de s’appuyer sur une mobilisation exceptionnelle de la société civile pour faire face aux enjeux majeurs à affronter.
Or, cette mobilisation existe de plus en plus. Qu’il se reconnaisse ou non dans l’idée de développement durable, le mouvement associatif porteur d’un autre modèle de développement et de société ne cesse de s’amplifier et de se diversifier. Cela témoigne du fait – largement passé sous silence et pourtant marquant – que la société civile s’approprie elle-même le débat et prétend peser sur son avenir. Le sentiment s’y répand que les réponses aux questions du présent ne sont pas à laisser dans les mains des experts ou des politiques, mais que les citoyens ont un point de vue propre à faire valoir dans cette réflexion.
Une des caractéristiques de ce mouvement est sa diversité, tant dans ses objectifs que dans les modalités de son action. C’est que tous les aspects de la vie en société sont concernés. Chaque association est donc conduite, à partir des enjeux de société et des modalités d’action qu’elle privilégie, à faire son expérience de la confrontation aux inerties et oppositions fortes auxquelles elle se heurte du fait du caractère radical de ses propositions.
L’ensemble de ces expériences constitue un riche espace de créativité sociale. Y prend corps une certaine idée pratique d’une forme de développement et de société souhaitable. Y prend corps aussi une certaine idée d’une science « citoyenne » apte à en conforter la réalisation. En effet, la grande originalité de ce mouvement est qu’il pose le problème des modalités des interactions entre les connaissances scientifiques, qui sont une de ses composantes essentielles, et les formes de savoirs des acteurs, ainsi que les systèmes de valeurs sociaux, auxquels elles se trouvent confrontées.
Cette diversité est richesse et gage d’efficacité, car elle permet d’investir de multiples domaines en parallèle. Elle crée également les conditions d’une tension dynamique entre associations et d’une réflexion collective animée par l’inspiration commune de leur engagement.
Au moment où les suites du Grenelle laissent des nombreuses associations sur leur faim, où des crises de toutes natures secouent nos sociétés, où les « mots d’ordre » de notre époque (croissance, compétitivité, consommation, progrès, marché) montrent leurs limites, voire leurs effets pervers,, il s’agit de capitaliser ce patrimoine d’idées et de pratiques pour rendre visible l’ampleur de la mobilisation sur laquelle il repose, la multiplicité des domaines qu’il couvre, sa richesse novatrice. Et aussi, pour prendre conscience de son unité, débattre de ses différences et approfondir ses démarches en commun. C’est l’objectif de ce Forum des associations.
Un espace d’expression libre ouvert à des stands et à des prises de parole permettra à chacune d’elles de mieux se faire connaître, de se découvrir des affinités, mais aussi de mieux percevoir ses spécificités et son originalité. Pour donner place à la diversité des centres d’intérêts, deux séries parallèles de quatre ateliers constitueront des espaces d’échanges sur les fronts majeurs du combat des associations tels la remise en cause de la société de consommation, la démocratie participative, la démocratisation des savoirs et des choix scientifiques, les rapports Nord-Sud, la mise en œuvre locale de la notion de développement durable, les technosciences, la qualité de vie, ainsi que sur l’organisation et les démarches de la recherche.
Un temps réel sera donné aux conclusions qui appartiendront aux participants.
Du 20 au 22 janvier 2011 à la Cité Internationale Universitaire de Paris (17 bd Jourdan).
Plus d’informations sur le site de NSS Dialogues.