Amiante : 100 000 morts à venir

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vendredi 29 avril 2005

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L’amiante, une affaire entendue ? Voire… En octobre 2004 à Genève, soixante-quatorze pays réunis dans le cadre de la convention de Rotterdam décidaient de ne pas mentionner l’amiante chrysotile sur la liste « PIC » (Previous Information Consent) des produits dangereux. Cette inscription aurait contraint les pays producteurs à informer les nations importatrices de la toxicité de ce cancérogène. Principal instigateur de la décision : le Canada, secondé par la Chine et la Russie. Publié au même moment, le livre de François Malye vient rappeler comment la fiction de l’« usage contrôlé » de l’amiante a été, pendant des décennies, l’arme maîtresse des industriels du secteur.

Fondée sur un « socle de mensonges » sans précédent, ressassée par un lobbying incessant, cette fiction leur a permis de mettre les décideurs politiques sous influence et de retarder l’interdiction de ce matériau dans l’Union européenne. Le livre refermé, reste posée une question majeure : pourquoi l’instruction des procès au pénal est-elle enlisée depuis tant d’années ?

JPEG - 3.7 koLe Cherche Midi, coll. « Documents », Paris, 2004, 225 pages, 17 euros.

Patrick Herman LE MONDE DIPLOMATIQUE