A cause de l’économie de la connaissance, ce sont des champs scientifiques entiers qui sont en voie de destruction, telles les sciences de l’éducation (psycho-pédagogie, didactiques disciplinaires…). Après la fermeture des IUFM (formation des enseignants), c’est le tour de l’INRP (recherche dans ces domaines). Cela au moment où l’Education nationale française est classée par l’OCDE dans les derniers rangs en matière de qualité de vie à l’Ecole. Le plan sarkozyste est clair, il s’agit de casser un fief principal de résistance démocratique dans ce pays.Pétition : APPEL INTERNATIONAL DE CHERCHEURS et d’acteurs de l’éducation CONTRE la dissolution de l’INRP, POUR que l’INRP ait les moyens de développer ses missions
La disparition de l’Institut National de Recherche Pédagogique (INRP) est programmée pour le 1er janvier 2011, date à laquelle il sera intégré à l’École normale supérieure de Lyon (ENSL). Les signataires, issus des communautés internationales de recherche concernées par l’éducation et la formation, constatent que la décision des ministères français de réduire l’INRP à un département au sein de l’ENSL :
est imposée, sans consultation, ni sur son intérêt scientifique et institutionnel, ni sur ses modalités de réalisation ;
ne tient aucun compte des conclusions des procédures actuelles d’évaluation en France. L’Agence d’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) préconise en effet de “pérenniser les missions centrales de l’INRP” –“diffusion des résultats de la recherche en éducation, évaluation des innovations pédagogiques, expertise opérationnelle acquise sur le terrain grâce aux enseignants associés, actions de formation des enseignants, veille scientifique et technologique, conservation et développement des collections muséographiques et bibliographiques en matière de recherche en éducation” ;
détruit, par la dissolution de l’INRP et l’abandon de la tutelle Éducation nationale, des liens précieux entre recherche et acteurs de l’éducation.
Les signataires refusent que :
la France perde son outil national de recherche en éducation et le remplace par une plateforme sans personnels de recherche permanents, qui n’assurera pas les travaux sur le long terme comme seule pourrait le faire une structure pérenne ;
l’abandon du Musée National de l’éducation (Rouen) et la dilution des recherches du Service d’Histoire de l’Éducation (Paris) mutilent le potentiel de l’INRP ;
le repli sur Lyon –concentration géographique des unités mixtes– fasse de l’INRP un établissement régional dont le service ne couvre plus tous les domaines – recherche, ingénierie pédagogique, expertise, aide à la décision, ressources, médiation ;
l’abandon de la tutelle interministérielle (Éducation nationale, Recherche, Enseignement Supérieur) détruise la complémentarité des expériences entre recherche et acteurs de terrain et interdise des travaux collaboratifs avec les enseignants, de la maternelle à l’université, dont les résultats reconnus peuvent être utilisés dans les classes ;
l’enfermement des travaux de l’INRP dans l’espace institutionnel de la formation des élites disciplinaires qu’est une ENS conduise au dépérissement des recherches sur les formes élémentaires des savoirs fondamentaux et leur transmission scolaire, à l’abandon de recherches nouvelles sur la prolongation de la formation à l’âge adulte ;
un interlocuteur français crucial, en matière de recherche en éducation à l’échelle européenne et internationale, disparaisse.
Les signataires demandent pour l’INRP une refondation constructive, sans violence institutionnelle qui renforcerait l’instabilité de la gouvernance dénoncée par le rapport de l’AERES. « Aucun autre établissement en France n’offrant un service comparable » comme le souligne son directeur, l’INRP doit être un institut de recherche, sous tutelle interministérielle, disposant des moyens humains et financiers à la hauteur de ses missions au service de la recherche et de tous les acteurs de l’éducation et de la formation.
Pour signer : http://www.sauvonslarecherche.fr/sp…