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ANR et Coronavirus : le temps n’est pas à se mesurer la longueur de la bite

Suite aux annonces du président de la République et de la ministre en charge de la Recherche, l’ANR lance un appel à projets appelé « Flash COVID-19 » doté d’un budget initial de 3 millions d’euros.

Le mot « Flash » signifie que cet appel s’accompagne d’un processus accéléré d’évaluation, avec une clôture de dépôt des dossiers le 23 mars et une évaluation (et donc une sélection) des dossiers retenus le 24 mars.

Face à l’urgence de la crise sanitaire que nous traversons, l’heure est-elle vraiment à la mise en concurrence des laboratoires ? Ne serait-il pas plus pertinent au contraire de favoriser l’intelligence collective et la coopération en mobilisant et en finançant tous les laboratoires ayant des compétences en virologie et/ou en immunologie ? Ne vaudrait-il pas mieux concentrer les forces des spécialistes du sujet à la recherche active plutôt qu’à l’évaluation des projets ?

Imagine t-on un seul instant une évaluation et donc une mise en concurrence de tous les hospitaliers spécialistes de pneumologie, d’épidémiologie et d’infectiologie pour savoir qui aura le droit d’avoir des masques et les équipements leur permettant une prise en charge des malades ?

L’ANR doit-elle, en ces temps si particuliers, continuer à coller à la vision élitiste et darwinienne de l’actuel PDG du CNRS, Antoine Petit, et de tous les premiers de cordée ?

Mesdames et Messieurs les représentants de l’ANR, Madame la Ministre, nous n’avons pas besoin d’Idex mais de cortex !