Rôle et attitude des scientifiques par rapport à la publication en accès libre

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vendredi 15 décembre 2006

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Les éditeurs des revues scientifiques ont trouvé la poule aux œufs d’or : un capital dont la rentabilité est quasi infinie. Comment cela ?
1. Introduction : vers une appropriation publique des résultats de la recherche ?

  1. L’Etat paie les salaires des travailleurs des organismes de recherche et des universités (chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, techniciens, administratifs). Le même Etat finance, comme il se doit, l’hébergement, les projets scientifiques et l’instrumentation de ces mêmes travailleurs.
  2. Après généralement quelques années de travaux, ces derniers écrivent un article, évalué gracieusement par des collègues, sous couvert du comité éditorial d’une revue souvent commerciale, qui d’ailleurs ne les dédommage aucunement.
  3. L’article accepté, les auteurs fournissent à l’éditeur une version électronique complète (texte et figures) que ce dernier fait imprimer. L’ensemble des dépenses de l’éditeur représente moins de 10% du montant total de l’investissement.
  4. Enfin, l’Etat doit acheter à l’éditeur les magazines scientifiques ainsi produits, afin que ses chercheurs puissent prendre connaissance des travaux des collègues pour poursuivre les leurs. En effet, l’éditeur a pris la précaution d’imposer aux auteurs, sous menace de refus de publication, l’abandon en exclusivité de tous leurs droits, abandon qui en pratique s’étend sur 80 ans environ. Ainsi, avec une mise de fond marginale, l’éditeur est devenu propriétaire du produit fini, dont la rareté est garantie de fait par l’absence de toute réédition.

Au total, une opération hautement rentable et un superbe tour de magie. Cependant, la poule aux œufs d’or s’épuise : les institutions scientifiques, même dans les pays riches comme les Etats-Unis, ne peuvent plus suivre. Quant aux chercheurs des pays « en voie de développement » (70% de la population mondiale), il y a belle lurette qu’ils sont, pour la plupart, privés d’accès à la littérature scientifique internationale. Pour sortir de cette situation, la communauté scientifique met en oeuvre depuis une quinzaine d’années un mode alternatif de communication, la publication électronique en accès libre.

L’objet de cette mise au point est de décrire la genèse et les modalités de mise en pratique de ce nouveau mode de publication qui, pour la première fois dans l’histoire des sciences, s’inscrit dans un processus de diffusion intégrale publique et gratuite du savoir scientifique. Face aux espoirs que fait naître cette révolution de la communication scientifique, la majorité des chercheurs et des enseignants adopte, comme nous le verrons, une attitude ambivalente, sans doute en raison du mode actuel d’évaluation de la notoriété scientifique.

2. Le mode traditionnel de communication des résultats de la recherche au sein de la communauté scientifique

Selon l’Antimanuel d’économie de Marris (2003), « la recherche a un mode de fonctionnement et de pensée qui échappe viscéralement au marché ». Cet auteur souligne, avec un bel optimisme, que le véritable chercheur, conscient de sa dette inestimable envers la culture de l’humanité, fait naturellement don de ses découvertes à ses concitoyens. Pour comprendre comment le marché a réussi à s’introduire dans ce processus de don/contre-don, traditionnellement interne à la communauté, il convient d’examiner les conditions concrètes d’apparition de la communication scientifique, puis ses transformations jusqu’à maintenant. L’évolution de la diffusion du savoir en sciences positives, technique et médecine (STM) sera présentée en premier lieu puis, plus brièvement, celle des sciences de l’homme et de la société (SHS).

La première organisation collective de la communication scientifique a vu le jour en Angleterre, dans les années 1660, sous l’impulsion d’Henry Oldenburg, secrétaire de la Royal Society of London. A cette époque, les scientifiques se transmettaient le plus souvent leurs notes de recherche par lettre. Chacun faisait dupliquer à ses propres frais ses notes par un imprimeur afin de disposer des exemplaires nécessaires à l’information des collègues (Chanier, 2004). Pour établir de façon indubitable la paternité des découvertes scientifiques, Oldenburg créa un dépôt central des écrits à la Royal Society ainsi qu’un réseau fiable de circulation de l’information, en l’occurence la valise diplomatique reliant les ambassades britanniques. Ceci fait, Oldenburg créa en 1665 le format de publication adapté, sous le nom de Philosophical Transactions (« Echanges sur la philosophie (de la nature) »).

Guédon (2001) a rappelé que cette période fut aussi celle où apparut, sous l’influence conjointe des imprimeurs, des libraires et des scientifiques, le concept de « propriété intellectuelle ». Cette étrange « propriété » fut attribuée de façon temporaire (pour plusieurs dizaines d’années) à l’auteur de la découverte. Ainsi baptisé « propriétaire », ce dernier devint légalement un sujet économique avec lequel des transactions pouvaient être passées.

Ce système s’est maintenu et développé pendant trois siècles environ, avec ses deux caractéristiques essentielles initiales : communication scientifique aux mains des sociétés savantes (devenues de plus en plus diverses et nombreuses) et évaluation des scientifiques par leurs pairs, selon des appréciations qualitatives de la qualité et de l’impact de leurs travaux.

La publication par l’Institut of Scientific Information (maintenant Thomson Scientific) étatsunien du Science Citation Index à partir de 1963, puis de l’Impact Factor à partir de 1975, tous deux tirant parti des possibilités offertes par l’internet, amorça une lente transformation des rapports des des chercheurs avec les revues scientifiques. Le premier indice, maintenant commercialisé par le « Web of Science », récapitule le nombre de fois où une contribution donnée est citée dans un ensemble restreint de magazines scientifiques constituant, par définition, le « noyau dur » de l’ensemble de la littérature en STM. Le Facteur d’impact lui, est une estimation de l’impact de chaque revue dans la communauté, établie en fonction du nombre de citations de ses articles au sein de ce noyau dur, qui comprend actuellement 6000 revues sur un total estimé à 24000. Désormais ces deux indices, bien que critiqués (Colquhoun, 2003 ; Durand-Barthez, 2006), sont de plus en plus fréquemment utilisés pour apprécier la notoriété des chercheurs en sciences positives. Les journaux constituant ce noyau dur sont donc ceux où il faut publier, et aussi ceux qu’il faut lire. Ils sont d’autant plus prisés que leur facteur d’impact est plus élevé. La promotion des scientifiques est ainsi devenue fortement dépendante du titre de la revue où sont publiés leurs travaux.

Les imprimeurs commerciaux ont rapidement vu l’intérêt que présentait pour eux ce marché captif devenu mondial, l’anglais s’étant en parallèle imposé comme « la » langue scientifique. A volume constant, le prix moyen (hors inflation) des magazines scientifiques a doublé de 1986 à 2000. L’entreprise Elsevier-Reed, par la création de nouvelles revues lancées à grands frais et l’achat de revues (dont les Comptes-Rendus de l’Académie des Sciences) ou de maisons d’édition réputées (comme Academic Press en Angleterre) gère maintenant l’édition de 20% des périodiques constituant le noyau dur (Guédon, 2001). Signe de la rentabilité du secteur, des fonds spéculatifs s’y investissent désormais, certains pratiquant l’acquisition sans fonds propres dite LBO (Leverage Buy Out) comme Cinven et Candover pour l’achat de Kluwer Academic Publishing en 2002. On peut craindre comme Guédon que l’oligopole éditant les revues constitutives du noyau dur ne devienne monopole. Déjà, Elsevier-Reed draine 60% des dépenses d’abonnements électroniques des bibliothèques universitaires françaises (d’après Chanier, 2004). Cette situation vaut aussi pour certaines universités nord-américaines (Guédon, 2001). A terme, cette diffusion dominante ne peut qu’augmenter le facteur d’impact des revues de ce groupe, biaisant ainsi l’ensemble du système d’évaluation scientifique.

Comme le soulignent Guédon (2001) et Chanier (2004), le secteur SHS (sciences de l’homme et de la société) se distingue du secteur STM (sciences, technique, médecine) par ses plus grandes dispersions éditoriale et linguistique. En outre, une fraction notable de la diffusion scientifique s’effectue par le livre. Pour toutes ces raisons, l’information scientifique circule plus difficilement qu’en STM, d’autant plus que l’insuffisance des crédits oblige assez souvent le chercheur à souscrire personnellement aux revues (Chanier, 2004). L’impact des revues, tout comme la visibilité des travaux des chercheurs, est dans ces conditions très difficile à estimer. Par contre, Chanier constate que le poids relatif des éditeurs commerciaux au niveau international est aussi important, et même un peu plus, en SHS (50%) qu’en STM (44%). Jusqu’à présent, il semble que les nombreuses restructurations des grandes entreprises éditoriales commerciales réalisées ces dernières années n’aient guère affecté le nombre, la variété et l’indépendance des éditeurs en SHS. Mais ce n’est sans doute qu’une question de temps.

3. La révolution éditoriale en cours : la publication en accès libre

Cette révolution éditoriale est décrite en français dans plusieurs publications, certaines centrées sur les sciences humaines (Chanier, 2004 ; Bourrion et al., 2006), d’autres sur les sciences positives (par exemple Prévot, 2005). Je me bornerai ici à présenter brièvement les trois étapes principales de son développement.

- 1. L’acte fondateur : la création d’arXiv

En 1991, une équipe de chercheurs en physique des hautes énergies a créé un site d’archivage l’électronique, nommé maintenant arXiv, ouvert à tous via internet. Ce circuit de communication directe fonctionne en parallèle et en amont du circuit de publication traditionnel des revues. Au moment où ils le souhaitent, en pratique souvent juste avant qu’ils ne soumettent le manuscrit à une revue traditionnelle, les chercheurs le téléchargent eux-mêmes sur arXiv et, au bout de quelques heures, le document devient disponible gratuitement dans le monde entier. Des sites miroirs, actuellement au nombre de 18, dont l’un en France (http://fr.arXiv.org), couvrent toute la planète. Ils sont mis à jour toutes les 24 heures, ce qui améliore à la fois la rapidité, la disponibilité et la robustesse du système. Après seulement quelques années de fonctionnement, le serveur de dépôt arXiv archivait déjà la plus grande partie des articles soumis chaque année en physique nucléaire. Avec quelques années de décalage, la physique de la matière condensée, l’astrophysique, puis la plupart des disciplines physiques suivirent une évolution analogue. Actuellement arXiv contient 400 000 documents et en archive 5000 chaque mois.

La réussite de ce projet apporte la démonstration que la communauté scientifique est parfaitement capable de mettre en œuvre et de gérer elle-même la communication de l’information scientifique.

- 2. Vers une bibliothèque publique et mondiale des savoirs scientifiques

L’initiative de Budapest pour l’accès libre (BOAI), lancée en décembre 2001 (BOAI, 2001) proclame qu' »une tradition ancienne et une technologie nouvelle ont convergé pour rendre possible un bienfait public sans précédent. La tradition ancienne est la volonté des scientifiques et universitaires de publier sans rétribution les fruits de leur recherche dans des revues savantes, pour l’amour de la recherche et de la connaissance. La nouvelle technologie est l’Internet. Le bienfait public qu’elles rendent possible est la diffusion électronique à l’échelle mondiale de la littérature des revues à comité de lecture avec accès complètement gratuit et sans restriction à tous les scientifiques, savants, enseignants, étudiants et autres esprits curieux. »

Prenant acte du refus de fait de la quasi-totalité des éditeurs traditionnels d’adopter l’accès libre, l’initiative de Budapest préconise en outre deux pratiques permettant de développer cette nouvelle forme de communication scientifique :

  • Soumission à une revue à accès libre.
    Les revues à accès libre (ou ouvert, d’où l’acronyme OA en anglais) ne se différencient des revues traditionnelles que par deux caractères :

    • A l’issue du processus d’évaluation par le comité de lecture, l’article accepté est immédiatement accessible gratuitement par tous sur internet, de façon permanente et sous une forme aisément téléchargeable. L’article est en outre archivé de façon pérenne par une (ou plusieurs) organisations internationales qui soutiennent le principe du libre accès.
    • L’auteur (individu ou collectif) conserve l’intégralité de ses droits d’auteur. Il n’abandonne pas son droit de reproduction, mais le partage par contrat avec toute personne personnellement intéressée.
  • Auto-archivage sur un serveur de dépôt dit « archives ouvertes ».Cette démarche, effectuée par l’auteur lui-même, s’applique notamment au cas où le manuscrit est soumis ou publié dans une revue traditionnelle (non-OA). Il est intéressant pour l’auteur d’archiver les deux étapes principales de son activité rédactionnelle : le document initial, tel que soumis à l’éditeur (pré-publication) et le document final, tel qu’accepté (post-publication).Le premier type de dépôt permet au chercheur de prendre date et d’ouvrir sa contribution préliminaire à la discussion avec ses pairs. Le dépôt de la post-publication, c’est-à-dire de la contribution validée par les évaluateurs du comité de lecture de la revue, permet, elle, de faire figurer dans les bases de données mondiales une version de la contribution qui satisfait à l’éthique et aux paradigmes de la communauté disciplinaire de l’auteur.

- 3. Modalités pratiques

La soumission d’une contribution à un périodique scientifique à accès libre s’effectue selon les procédures habituelles. Mais elle présuppose bien sûr l’existence de telles revues dans le champ disciplinaire concerné.

Dans le cas contraire, actuellement le plus fréquent, seul l’auto-archivage est possible. Il est essentiel que l’auto-archivage soit effectué sur un site institutionnel garantisant la pérennité de l’archive, notamment en regard de l’évolution des techniques informatiques. En France, grâce au soutien actif du CNRS à l’accès libre, l’archive électronique gérée par le CCSD (Centre pour la Communication Scientifique Directe), dite HAL (pour « Hyper Articles en Ligne »), créée en 2001, satisfait au mieux à cette condition. Ce portail convivial va devenir progressivement commun à tous les organismes de recherche, universités et 3 grandes écoles français (Communiqué de presse du 11 octobre 2006). 35000 documents y ont été déposés à ce jour en sciences positives. En sciences sociales, le portail HAL-SHS mis en place en décembre 2004 contient 6000 documents. Plusieurs portails internet grand public (comme par exemple rezo.net) l’interrogent automatiquement. Les modalités précises de dépôt sur HAL sont décrites par Prévot (2005).

4. L’attitude ambivalente des chercheurs

L’enquête récente effectuée par Bourrion et al. (2006) auprès d’environ 400 chercheurs en sciences humaines d’une trentaine d’universités françaises (dont l’UPV) indique qu’une très large majorité d’entre eux (76%) est disposée à déposer ses articles dans une archive ouverte. Ce résultat vient à l’appui de celui obtenu par une étude antérieure portant sur un échantillon couvrant plusieurs secteurs scientifiques (Chanier, 2004). Or, malgré cette attitude majoritairement favorable, la proportion de la littérature scientifique annuelle (2 500 000 contributions) déposée sur des archives ouvertes atteignait seulement 15% en 2005 (Harnad, 2006). Pourquoi si peu de dépôts malgré un a priori si favorable ?

Selon l’étude de Bourrion et al., les deux réticences les plus significatives vis-à-vis du dépôt en accès ouvert sont la crainte d’une moindre garantie des droits d’auteur et celle d’un plagiat. La première crainte trahit d’abord la méconnaissance du fait que l’accès ouvert conserve tous ses droits à l’auteur. Mais c’est aussi une étrange négation de la spoliation de ces droits opérée par les éditeurs traditionnels ; il est vrai que ces éditeurs ont coutume de défendre leurs intérêts financiers au nom du droit d’auteur ! La crainte d’un plagiat n’est pas davantage fondée. A la différence des éditeurs traditionnels, les revues en accès ouvert et les archives ouvertes enregistrent automatiquement, à la seconde près, la date de réception du document, avant de le mettre en ligne. C’est donc dès la réception de son premier envoi (la pré-publication) que l’auteur peut faire valoir l’antériorité de son travail. L’édition traditionnelle n’offre pas ces garanties, comme en témoigne de célèbres scandales scientifiques (Prévot, 2005). Le plagiat n’est pas davantage facilité par la visibilité mondiale et quasi-instantanée des travaux archivés que procure l’internet. En effet, ce même médium permet de détecter, dans les mêmes conditions spatiales et temporelles, tout plagiat éventuel.

Il semble donc qu’il faille chercher d’autres raisons à la réticence des chercheurs vis-à-vis de l’accès ouvert. La principale réside sans doute le fait que pour ceux-ci l’acte de publication, au-delà de la mémorisation de leurs travaux, conditionne leur évaluation personnelle. Or c’est de celle-ci que dépend non seulement leur carrière, mais aussi le financement de leurs futurs projets de recherche. On comprend donc que la priorité des chercheurs en sciences positives soit de publier dans les revues les plus prestigieuses du noyau dur, malgré le refus de ces dernières d’adopter la publication en accès ouvert. Dans ces conditions, l’auto-archivage des publications, maintenant autorisé par 90% des éditeurs (Harnad, 2006), est souvent vécu comme une perte de temps. Le faible investissement des chercheurs des SHS dans l’auto-archivage relève peut-être d’une explication de même ordre. Cette situation est d’autant plus dommageable que ces chercheurs publient fréquemment en français et dans des domaines intéressant un large public de non-spécialistes.

5. Références

- BOAI, 2001. Initiative de Budapest pour l’accès ouvert,

http://www.soros.org/openaccess/fr/index.shtml.

- Bourrion D., Boutroy J.L., Giordanengo C. & Krajewski P. (2006). Les chercheurs en lettres et sciences humaines et les archives ouvertes,

http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00086084
- Chanier T., 2004. Archives ouvertes et publication scientifique, l’Harmattan, 186p.,

http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00001103

- Colquhoun D., (2003). Challenging the tyranny of impact factors, Nature 423, 479,

http://www.nature.com/nature/journal/v423/n6939/full/423479a.html
- Durand-Barthez M., 2006. L’évaluation des publications scientifiques : du facteur d’impact à l’indice de notoriété,

http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00083870
- Guédon J.C., 2001. In Oldenburg’s long shadow,

http://www.arl.org/arl/proceedings/138/guedon.html

- Harnad S., 2006. Publish or Perish – Self-Archive to flourish,

http://eprints.ecs.soton.ac.uk/11715
- Marris B., 2003. Antimanuel d’économie 1, Les fourmis, Bréal, 360p.

- Prévot M., 2005. La publication scientifique à accès libre : de l’idéal aux modalités concrètes. Application aux sciences de la terre,

http://archiveSIC.ccsd.cnrs.fr/sic_00001492

Montpellier le 20 novembre 2006

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