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Faire du gogo un citoyen !

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samedi 12 décembre 2009
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La Décroissance, février 2010

Plusieurs consultations organisées en octobre 2009 dans deux pays européens ont montré que les citoyens sont capables d’inverser les choix qu’ils exprimaient une année plus tôt. En Espagne, le projet de libéralisation de la loi sur l’avortement, que le gouvernement a approuvé le 25 septembre, a été immédiatement condamné par la population, selon un sondage qui montre une majorité d’opposants. Or, un an plus tôt, un précédent sondage indiquait une forte approbation du même projet. En Irlande, alors que le référendum sur le traité de Lisbonne avait été rejeté en juin 2008 , il fut approuvé en octobre 2009 ( question annexe : comment justifier une telle pratique qui permet aux partisans d’une certaine solution de jeter encore les dés jusqu’à obtenir satisfaction ? Et si on refaisait nos élections présidentielles jusqu’à chasser Sarkozy !…). Pour expliquer la versatilité des citoyens on dit que les Espagnols auraient pris tardivement conscience que leurs filles mineures pourraient, avec la nouvelle loi, procéder à un avortement sans le consentement parental. Et que les Irlandais, très affaiblis par la crise économique, auraient été convaincus par des garanties sur le respect de « spécificités celtiques » (comme l’interdiction de l’avortement justement…). Possible…mais c’est admettre que le peuple est si peu fiable qu’il a besoin d’être fermement dirigé. Alors, pourquoi donc nos dirigeants nous exhortent sans cesse à « débattre » en proclamant : « Faîtes-vous votre propre idée ! Exprimez votre opinion ! »…Comme si l’opinion, exprimée à chaud et à partir d’informations non exhaustives, n’était pas seulement un moyen pour mesurer l’efficacité du conditionnement préalable… et l’occasion de ne retenir que les « bonnes » opinions…Cette fièvre du « débat », à laquelle cède la plupart des démocrates, a quelque chose d’obscène. A l’automne 2009, notre gouvernement a lancé à la fois un « débat public sur les nanotechnologies » et un « débat national sur l’identité française », tous deux voués au néant démocratique : après 10 ans d’investissements discrets mais massifs, on ne remettra pas en cause la compétitivité qu’apporteraient les nanos ; et la définition de l’identité française , vieux cheval de l’extrême droite, ne renversera pas le racisme et la misère pour ceux dont on voit bien qu’ils ne sont pas des Français « de souche » !
Il faut en finir avec ces leurres qui sont aussi des insultes à l’intelligence. Les humains valent beaucoup mieux que l’état de gogos auquel on les réduits au jour le jour. Tous les témoins de conférences de citoyens (qui sont au « débat public » ce que la méditation est au match de foot… ) sont surpris par ce qu’elles dévoilent des capacités réprimées chez les membres ordinaires de notre espèce (1). Puisque ce potentiel de réflexion, d’élaboration, d’inventivité et d’altruisme est avéré, il faut se révolter contre le gâchis d’humanité qui régit nos sociétés en inhibant le meilleur d’ homo sapiens. Réveiller le gogo pour qu’il se révèle citoyen, là est l’enjeu pour une véritable démocratie. Mais à la condition que la parole des citoyens ainsi éveillés ne soit pas trahie par ceux qui les ont sollicités.


Référence :

(1) Des conventions de citoyens pour la démocratie

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Le principe de précaution contre la croissance ?

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lundi 5 avril 2010
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La Décroissance, juin 2010

Appliquer le principe de précaution c’est un peu plus que faire attention. C’est accepter qu’on puisse repousser une action, même si son risque est incertain, jusqu’à ce que des éléments nouveaux (issus de recherches à mener) permettent d’apprécier et limiter les risques au moins à la hauteur des avantages escomptés. Ainsi le principe de précaution n’a rien d’ « irrationnel »puisqu’il impose des décisions évolutives en fonction des données acquises grâce à une expertise longue, contradictoire et publique. Alors que le principe de précaution a été inscrit dans la Constitution en 2004 , il subit actuellement les assauts conjoints des industriels et des intellectuels médiatisés. Les premiers s’inquiètent d’un frein potentiel dans leurs stratégies de développement (forcément « durable ») et les seconds, philosophes, économistes ou scientifiques, s’irritent de la suspicion ainsi portée sur la technoscience (forcément bénéfique). Puisque tous partagent une foi inébranlable dans les plantes transgéniques, les centrales nucléaires, le véhicule électrique ou les nanotechnologies, leur convergence semble être à base idéologique plus que scientifique, et leur attitude peut relever d’un « principe d’irresponsabilité » (voir La Décroissance, octobre 2009).

Le plus bestial* parmi ces « intellectuels », Claude Allègre, fustige le principe de précaution au nom de « l’écologie productive » et de la compétitivité, exigeant que tous croient au « progrès » comme à une religion universelle. Il est alors cocasse que son complice Henri Atlan (le biophysicien qui fantasme sur l’utérus artificiel) s’attaque à « la religion de la catastrophe » (Le Monde, 28 mars 2010), qu’il dit basée sur « la croyance aveugle en la valeur de vérité du modèle établi par les scientifiques » (il s’agit ici des climatologues). Cette religion, assène Atlan, agit « au nom de la science comme ce fut le cas des idéologies totalitaires du XX°siècle »…Par cette acrobatie scandaleuse les experts inquiets sont assimilés aux serviteurs du nazisme ! Mais pourquoi la science partagée par la communauté des climatologues serait-elle plus suspecte que celle de quelques prétentieux, étrangers à cette discipline et étonnamment en accord avec les intérêts des industriels ?

Audace suprême, Atlan assimile le principe de précaution au pari de Pascal…Comme s’il existait des recherches possibles pour démontrer l’existence ou l’absence de Dieu, et que cet enjeu intime et dérisoire était comparable aux menaces collectives qui résultent de nos activités !
François Ewald, pour sa part, réunit la philosophie et le bizness puisque cet ancien élève de Foucault a réussi dans les assurances. A propos de la grippe A (Le Monde, 10 janvier 2010), Ewald juge « fort préoccupante » la tendance qu ‘aurait le principe de précaution à conduire à « l’hyperdémocratie des individus » (aviez vous remarqué cet excès démocratique ?) Pourtant, le principe de précaution a peu à voir avec la prévention vaccinale disproportionnée que nous avons connue : il inciterait plutôt à analyser les conditions sociales et matérielles d’apparition de l’épidémie, en particulier en se penchant sur les risques liés à l’élevage intensif que nos donneurs de leçons n’incriminent jamais…

On constate que les beaux esprits qui prospèrent dans les médias aux ordres du capital sont souvent dans la confusion, mais qu’ils répartissent leurs efforts pour lever tout obstacle à la machine économique. Précaution ou croissance, il faut souvent choisir !


(*) Ce qualificatif ne devrait pas aggraver mon cas dans la procédure pour diffamation intentée par le géologue omniscient contre les 9 signataires d’un article plutôt musclé où sa carrière était revisitée (Politis, 18 juin 2009).

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Dialogues Sciences-Planète : 13 septembre 2007 – Session d’ouverture.

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jeudi 13 septembre 2007
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1ère partie – La planète : c’est grave docteur  ?

Hubert Reeves racontait cette blague, il y a quelques années : la Terre rencontre une autre planète qui s’exclame « tu n’as pas l’air d’aller fort, dis-moi ? » Et la Terre d’acquiescer. « Oui, je me sens vraiment patraque. J’ai la température qui monte, le pouls économique qui s’emballe et qui cale, le teint grisâtre… Le docteur dit que j’ai attrapé l’Humanité ». « Ah c’est ça ? Ne t’inquiète pas, je l’ai eue. C’est très désagréable, mais ça disparaît tout seul ». Lire le reste de cet article »

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Dialogues Sciences-Planète – 29 novembre 2007 à 17h30 – Science et décroissance : couple impossible ou mariage vital ?

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jeudi 29 novembre 2007
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pucerouge1re PARTIE :
Quels nouveaux indicateurs de richesse et de développement ? Quels outils d’évaluation de la soutenabilité de la recherche ?

La transition vers des sociétés plus soutenables implique une forte transformation de la structure économique actuelle. Quel est l’état de la recherche sur les stratégies qui permettent de fortes réductions d’empreinte écologique ? Quelles sont les conséquences économiques ? Aboutirons-nous à des sociétés « immobiles » ou aurons-nous affaire à de nouvelles formes d’innovation ? Cela implique-t-il d’abandonner l’universalisme du développement ? Ces questions font-elles l’objet de programme de recherche ou sont-elles élaborées ailleurs ? Lire le reste de cet article »

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En défense des lanceurs d’alerte

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jeudi 27 septembre 2012
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Cette tribune a été publiée sur le site Mediapart le 27/09/2012.

Qui est-il ? D’où vient-il ? Formidable héros des temps nouveaux, l’expert est l’incarnation de la vérité ou, a minima, de la vérité de l’instant. Au tribunal ou dans les médias, il donne un avis supposé être détaché de tout intérêt extérieur, qu’il soit financier, industriel, idéologique ou politique. Le moins que l’on puisse dire est que cela relève d’une vision idéalisée, pour ne pas dire utopiste, de la réalité. Lire le reste de cet article »

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