Le projet Labo Hors murs a été récemment initié pour construire sur le terrain des collaborations entre le monde agricole et la recherche, pour la gestion dynamique et la valorisation de la recherche agricole. Ces collaborations se font à la demande des paysans dans des terroirs méditerranéens, sahariens et sub-sahariens. Ce dispositif a été monté à l’initiative de l’association BEDE avec la Fondation Sciences Citoyennes et deux Unités Mixtes de Recherche de Montpellier (CEFE et INNOVATION).

Contexte

Dans de multiples localités, en France, comme au Maghreb ou en Afrique subsaharienne, les communautés paysannes s’affranchissent des intrants extérieurs pour gagner en autonomie, diversifier leurs cultures et régénérer la fertilité des sols. Elles retrouvent des variétés oubliées et entament  un travail que certains qualifient de « paysan-chercheur ».

Pour cela différents dispositifs d’échange entre pairs existent déjà. Mais ces communautés sont aussi à la recherche de nouvelles connaissances et forme d’appui. Si leur analyse de la recherche agricole est aujourd’hui critique, elles souhaitent cependant trouver des ponts avec des praticiens, techniciens et chercheurs spécialisés pour accompagner la gestion dynamique et la valorisation de la biodiversité agricole qu’elles pratiquent.

Les premières expériences de recherche participative ont mobilisé jusque là de rares chercheurs issus d’instituts de recherche publique et ce parfois de manière informelle. La monde de la recherche a pourtant besoin de poursuivre le débat déjà engagé sur la coproduction des savoirs, pour répondre à cette demande et plus largement à la nécessité de repenser le rôle de la science dans la société.

Objectifs

• Mieux faire connaître et reconnaître les actions innovantes en matière de biodiversité agricole conduites par des paysans dans différents territoires aux situations agricoles contrastées ;
• Offrir des réponses techniques et scientifiques adaptées à la complexité et à la pluralité des des attentes paysannes ;
• Tester et valider, auprès de praticiens engagés et volontaires, des démarches et méthodes alternatives à celles qui ont été proposées dans le cadre de la Révolution verte ;
• Mobiliser dans une recherche-action, à des échelles régionales et nationales, un plus grand nombre d’acteurs déjà sensibilisés par la pertinence et le caractère urgent de ces pratiques innovantes ;
• Permettre d’interpeller d’autres acteurs de la société civile – y compris politiques – pour soutenir et accompagner ces dynamiques de réflexion et d’actions innovantes.

Organisation du dispositif

Une période initiale d’expériences collaboratives entre des communautés des terroirs-sources et des chercheurs est déjà engagée pour une durée de 18 mois (juin 2013-décembre 2014). 4 groupes y participent, composés d’une part de praticiens, représentants d’organisations paysannes locales et d’autre part d’universités nationales proches géographiquement ou thématiquement de ces terroirs-sources :

• Chemin Cueillant en Minervois et Montpellier (France)
• l’Association des figuiculteurs de la wilaya de Béjaïa et de l’Université de Béjaïa (Algérie)
• l’Association Tazdaït dal Oussan au Mzab et l’Université de Ouargla (Algérie)
• l’Organisation des Ruraux pour une Agriculture Durable, ORAD, de Djougou, en Penjari et l’Université d’ABomey-Calavi (Bénin).

Si vous êtes intéressé-e pour participer au projet, n’hésitez pas à nous contacter!!

Pour la Fondation Sciences Citoyennes : Cyril Fiorini (cyril.fiorini(at)sciencescitoyennes.org)

Contact des coordinateurs du projet : Bob Brac de la Perrière (brac(at)bede-asso.org) et Pascale Moity-Maizi (maizi(at)supagro.inra.fr)

Le projet est soutenu par la Fondation Agropolis et l’ANR, au titre du programme « Investissements d’avenir », la FPH et la Fondation de France.