Comment intégrer les sciences à la démocratie ?

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jeudi 21 janvier 2010

Miniature

Aujourd’hui la capacité à produire de l’expertise et de la recherche est largement cantonnée aux firmes privées et aux organismes d’Etats. Or avec les lobbyings qui s’exercent sur l’expertise et la régulation publique des risques, avec le reflux de l’Etat entrepreneur de science, et la marchandisation croissante des connaissances, l’Etat n’est plus toujours une garantie suffisante pour assurer une recherche et une expertise d’intérêt général.

Les recherches sont orientées en priorité vers la compétitivité et le « tout-innovation », vers les besoins solvables et l’expertise reste souvent timorée. Vous avez tous en tête des exemples de ces défaillances à défendre l’intérêt général : amiante, l’Inra dans le passé avec les OGM et maintenant avec Génoplante, recherche médicale et pharmaceutique qui délaisse la santé environnementale et les maladies des pays pauvres, etc ?
Face à cette situation, notre sentiment est qu’il faut certes mener bataille au sein des institutions de recherche et d’expertise, mais aussi reconstruire une recherche citoyenne et d’intérêt général en partant des besoins et des savoirs de chacun, en partant des forces de la société civile et des nouvelles formes d’engagement et d’appropriation de la science qui se sont développées ces dernières années. Nous croyons qu’une pleine citoyenneté passe aujourd’hui par la redistribution vers la société des moyens de produire des savoirs, par une coproduction entre chercheurs et profanes.

Que souhaite faire la Fondation « Sciences citoyennes » ?

- promouvoir les organisations existantes de la recherche associative et citoyenne en France et favoriser la création de nouvelles structures, organisations etc ; favoriser leur mise en réseau

- leur donner une visibilité, leur rendre service, notamment à travers un site web qui présentera toutes les expériences françaises et étrangères de recherche alternative et citoyenne
- amener les pouvoirs publics à reconnaître et soutenir un tiers-secteurs scientifique (que ce soit à travers des subventions directes, par un chèque expertise, par le détachement des chercheurs publics ou par la reconnaissance des expériences dans la recherche associative dans les cursus universitaires)

- l’activité de l’association s’inscrit dans le projet de création d’un réseau européen de telles expériences (qui engloberait des réseaux différents tel que le réseau des ‘science shops’) pour pouvoir revendiquer des subventions au niveau européen. Il faut de ce point de vue s’appuyer sur le plan d’action science et société ?